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LIVRE SEPTIÈME.

relâchement ni de fatigue, tant étaient grandes la force de son corps et la vigueur de son esprit. Souvent des princes et des ministres venaient lui rendre leurs devoirs. Après avoir écouté ses instructions, tous ouvraient leur cœur à la foi ; abjurant leur orgueil naturel, ils ne le quittaient point sans lui avoir donné des témoignages d’admiration et de respect.

La deuxième année (651), au jour Jin-chin de la première lune du printemps, Kia-tun-i, gouverneur d’Ing tcheou ; Li-tao-yo, gouverneur de Pou-tcheou ; Thou-tching-lan, gouverneur de Kou-tcheou, et Siaojouî, gouverneur de Heng-icheou, se trouvant à la capitale, où ils étaient venus assister à une réception solennelle, profitèrent un jour du loisir que leur laissaient quelquefois les affaires publiques, pour rendre visite au Maître de la loi. Ils le prièrent alors de leur enseigner les règles de conduite des Bôdhisattvas. Il le fit avec empressement, leur exposa en détail les devoirs des Bôdhisattvas, et les exhorta à servir loyalement le prince et à traiter le peuple avec une tendre affection. Ces illustres personnages furent ravis de joie. Après l’avoir quitté, ils rédigèrent ensemble une lettre où ils le remerciaient avec effusion des préceptes religieux qu’il avait bien voidu leur enseigner, et lui envoyèrent en même temps une partie de leurs richesses, qu’ils le prièrent d’agréer comme une faible marque de leur reconnaissance.

La troisième année (652), au troisième mois du printemps, le Maître de la loi voulut construire, au