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LIVRE SEPTIÈME.

profonds de la doctrine, et à raisonner sur l’Intelligence (Bôdhi). Il l’interrogeait sur les causes (les actions) et les fruits (les peines et les récompenses), ainsi que sur les antiques monuments destinés à conserver la mémoire des saints hommes des royaumes de l’Ouest. Hiouen-thsang lui répondait en citant les textes sacrés. L’empereur l’écoutait avec confiance, et souvent faisait éclater son admiration pour lui.

À l’époque où l’empereur partit de la capitale, bien qu’il fût un peu indisposé, son esprit n’avait rien perdu de sa netteté et de sa vigueur habituelles. Mais au jour I-sse de la cinquième lune, il ressentit de légers maux de tête, et retint le Maître de la loi, en l’invitant à coucher dans le palais.

Au jour Keng-ou, l’empereur mourut dans le palais Han-fong-tien. D’abord cet événement fut tenu caché ; la cour revint à la capitale, et l’on s’occupa des préparatifs funèbres. Ce jour-là, le prince royal reçut le pouvoir suprême à côté du palais Sin-kong, et, à la fin de l’année, il donna à la première période de son règne le nom de Yong-hoeî (650 après J. C.). Tout le peuple pleura l’empereur comme un père.

Le Maître de la loi s’en revint au couvent Ta-ts’e-’en-sse (de la grande bienfaisance). Depuis ce moment, il s’appliqua uniquement à la traduction des livres sacrés, sans perdre jamais im seul instant. Chaque matin, il se donnait une nouvelle tâche ; et si, dans la journée, quelque affaire l’avait empêché de l’achever, il ne manquait jamais de la continuer la nuit. S’il rencontrait une