Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/413

Cette page n’a pas encore été corrigée
313
LIVRE SEPTIÈME.

faisance). Tout le cortége se déploya en bon ordre dans les rues de la ville. On comptait quinze cents chars ornés de dais en brocart et de bannières où étaient peints des poissons et des dragons, et trois cents parasols d’étoffes précieuses. On avait tiré d’avance de l’intérieur (du palais) deux cents images du Bouddha brodées ou peintes sur soie, deux statues d’or et d’argent, et cinq cents bannières tissues de soie et de fils d’or, qui étaient conservées précédemment dans le couvent du Grand bonheur (Hong-fo-sse). Les livres sacrés, les statues, les reliques, etc. que le Maître de la loi avait apportés des royaumes de l’Ouest, avaient été également extraits du couvent Hong-fo-sse. On les avait placés sur des piédestaux que supportaient de nombreux chars qui marchaient au milieu du cortége. Des deux côtés des statues, on voyait s’avancer deux grands chars, sur chacun desquels on avait dressé un mât surmonté d’une riche bannière. Derrière ces bannières, flottait l’image du divin roi des lions (Çâkyasihha ?) qui ouvrait la marche de cette pompeuse procession. En outre, on avait orné d’une manière magnifique cinquante chars où étaient assis cinquante personnages d’une vertu éminente ; ensuite venaient tous les Çramanas de la capitale, portant des fleurs et chantant des hynmes religieux.

Après eux marchaient tous les magistrats civils et militaires, rangés en bon ordre. Enfin les neuf corps de la musique impériale, se tenant des deux côtés, fermaient la marche. On entendait les sons des clochettes et des tambours, et l’on vovait de riches étendards