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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

on ordonna environ dix-huit mille cinq cents^^1 religieux et religieuses. Avant cette époque, la plupart des couvents et des temples avaient été saccagés dans les dernières années de la dynastie des Souï, et les religieux avaient été presque tous exterminés. Cette immense ordination les rétablit sur un pied florissant.

L’empereur demande à Hiouen-thsang si le célèbre ouvrage Kin’kang-pan’jO’po-lo-mi-to-king, qu’on a traduit dans les siècles précédents, est complet ou non sous le double rapport du texte et du sens.

Il répond que si l’on examine l’ancienne traduction, on y remarque quelques omissions. En effet, le titre indien signifie : « Le livre de l’Intelligence transcendante, qui peut couper le diamant » (Neng’touan-kinrkanffa » ’jo-pO’lo-mi’tO’king — Vadjra tchhédika pradjnd pdramtà soàtra), tandis que l’ancienne édition porte : Kin-kangpan-jo etc. On a omis ainsi les deux premiers mots neng-toaan (qui peut couper). Dans le texte qui suit, sur trois questions, on en a omis une, ainsi qu’un gàthâ (vers) sur deux, et trois comparaisons (avadânas) sur neuf, etc. On remarque des fautes du même genre dans le nom de royaume Che-weï (au lieu de Chi-lo-fa-si-ti — Çrâvasti), transcrit par le Maître Chi (Koumâradjiva) ; le mot Po-kia-po (Bhagavat), lu par Lieou-tchi^^2 (Bâdhi-routchi), est un peu moins incorrect.

1 Le nombre exact serait dix-huit mille cinq cent quatre-vingts, et, en y comprenant les cinquante religieux du couvent Hong-fo-sse, dix-huit mille six cent trente.

2 Religieux de l’Inde du nord, qui vint en Chine dans la deuxième année de l’empereur Wou-ti des Liang (503 après J. C).