Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/406

Cette page n’a pas encore été corrigée
306
VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Au jour Keng-chīn^^1, l’empereur lui répond lui-même, fait l’éloge du livre et de l’auteur, et s’excuse d’écrire la préface demandée.

Au jour Ting-yeou, le Maître de la ici présente de nouveau un placet à l’empereur, pour qu’il daigne orner d’une introduction, « tombée de son pinceau divin », les cinq traductions qu’il vient d’achever.

Au jour Keng-chîn, l’empereur adresse au Maître de la loi un décret qui lui ordonne de se rendre dans son palais. Pendant qu’il est en route, il reçoit plusieurs messagers qui l’invitent à marcher à petites journées, pour éviter la fatigue.

À son arrivée dans le palais de Lo-yang, l’empereur lui fait le plus gracieux accueil, et, après quelques instants d’entretien, il le presse de nouveau de quitter le manteau jaune de Siu-pou-ti (Soubhôuti) et le vêtement uni de Weï-mo-kie (Vimalakîrtti) pour entrer dans les affaires, l’assister de ses conseils et siéger parmi ses ministres.

Hiouen-thsang, à l’aide de cinq arguments tirés de l’histoire ancienne et contemporaine, s’efforce de prouver à l’empereur qu’il n’a pas besoin du secours d’autres hommes, et surtout du sien. Il exprime le vœu de rester dans la vie religieuse, pour continuer à propager la doctrine que le Bouddha a léguée au monde, et supplie l’empereur de l’y laisser finir en paix ses jours.

1 J’ai marqué la prononciation de chin (l. 1 et 8) pour montrer que Keng-chīn et Keng-chîn sont deux jours différents.

2 C’est-à-dire : il l’invite à quitter la vie religieuse.