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indianiste (M. Théodore Goldstücker), qui, dès la première lecture des transcriptions et des interprétations que je mettais sous ses yeux, me donna la forme correcte d’un millier de mots composant environ le quart de ceux que j’avais recueillis, et dont j’analysai de suite tous les éléments, pour jeter, à l’aide des signes simples ou multiples[1] que fournissait leur anatomie syllabique, les bases de l’alphabet harmonique que je méditais. Fort de ce secours préliminaire et aidé des connaissances que j’avais acquises moi-même en sanskrit, je parvins à rétablir à mon tour un nombre de mots de jour en jour plus considérable, et de leur analyse syllabique, je déduisis méthodiquement une multitude de nouveaux signes qui venaient s’ajouter aux premiers, toujours soutenus et confirmés par un ou deux exemples authentiques. Klaproth avait possédé, sans en comprendre toute la valeur, un syllabaire publié en 1760 par ordre de l’empereur Khien-long, sous le titre de[2]

  1. J’appelle signe simple celui que les meilleurs interprètes emploient uniquement pour figurer la même lettre, par exemple na pour ṇa (avec l’n cérébral) ; et signes multiples les caractères différents qu’on rencontre dans les divers auteurs comme répondant à une même lettre. Ainsi, pour a , j’ai trouvé ngo 阿。惡。 。堊。閼  ; ngan 安。 ; ’o  ; ho  ; ko 遏。廅 ; etc.
  2. 欽定同文韻统 livres en quatre volumes.