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LIVRE CINQUIÈME.

dans l’air au-dessus de la tête du Bouddha, Si quelqu’un fait le tour de la statue pour l’honorer, le dôme tourne avec lui et s’arrête en même temps. Personne ne peut s’expliquer la cause de ce prodige.

Lorsqu’on a traversé le royaume de Ta-mo-si-fie-ti [Dhamasthiti ?), (et qu’on a marché au sud des grandes montagnes^^1), on arrive au royaume de Chang-mi[Çâmhî ?).

De là, reprenant la direction de l’est, après avoir fait sept cents li à travers les montagnes, il arriva à la vallée de Po-mi-lo [Pamir). Cette vallée a mille li de Test à l’ouest et cent li du sud au nord. Elle est située entre deux montagnes neigeuses et forme le centre des monts Tsang-ling. On y est tourmenté par des rafales de vent, et les tourbillons de neige ne cessent pas même au printemps ni en été. Comme le sol y est presque constamment gelé, on n’y voit que des plantes maigres et rares ; aussi les grains n’y peuvent-ils réussir. Tout ce pays n’offre qu’une triste solitude où l’on ne trouve nuls vestiges humains.

Au centre (de cette vallée), il y a un grand lac^^2 qui a trois cents li de l’est à l’ouest et cinq cents li du sud

1 J’extrais cette addition du Si-yu-ki, liv. XII, fol. 8.

2 C’est le Sir-i-kol, visité par le lieutenant Wood en 1830, et où le bras principal de l’Oxus a sa source. Il est très-curieux de lire en re- gard du récit de Hiouen-thsang, la relation du voyageur aurais dans cette région glacée. (J. Wood’s Joumey to the source of the river Oxas, Lond. 1841, in-8°, chap. xxi.) Mais celle du voyageur chinois est très- exagérée, quant aux dimensions du lac ; Wood ne lui donne que 14 milles environ de l’est à l’ouest, sur un mille seulement de largeur moyenne. Peut-être les neiges produisent-elles de loin cette illusion.