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LIVRE CINQUIÈME.

Quand il eut vu que Hiouen-thsang venait ici pour s’instruire dans la vraie doctrine, il en éprouva une profonde joie, lui fournit en abondance tout ce qui lui était nécessaire, et exprima le vœu qu’à son retour le maître de la loi passât par son royaume et vînt lui rendre visite : c’est un devoir auquel mon cœur ne peut se refuser. Aujourd’hui donc je pars par la route du nord.

— Maître, lui demanda le roi, faites-moi connaître la quantité de provisions qui vous est nécessaire. »

« Je n’ai besoin de rien, » lui dit le Maître de la loi.

— « Je ne puis souffrir, reprit le roi, que vous partiez ainsi. »

En disant ces mots, il ordonna de lui remettre des pièces de monnaie d’or, des vêtements, etc. Le roi Koumâra lui donna aussi une multitude de choses précieuses ; mais le Maître de la loi ne voulut rien recevoir d’eux, à l’exception d’un vêtement de duvet fin nommé Ho-la-li (Hârali ?), provenant du roi Koumâra, et qui était destiné à le protéger, en voyage, contre l’humidité et la pluie. Là-dessus il prit congé et partit. Les deux rois, avec une suite nombreuse, l’accompagnèrent à une distance de plusieurs dizaines de li ; au moment de se dire un dernier adieu, chacun d’eux versa des larmes et poussa de longs soupirs. Le Maître de la loi confia les livres et les statues à un roi de l’Inde du nord nommé Ou-t’i-to (Oudhita ?), qui devait les faire transporter à petites journées sur le