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LIVRE CINQUIÈME.

accents de la Loi. Ils étaient tous accompagnés d’une suite nombreuse. Les uns étaient montés sur des éléphants, les autres étaient portés en palanquin, et chaque groupe était entouré de bannières et d’étendards. La foule grossissait par degrés, comme les nuages qui s’amoncellent et se déroulent dans les airs, et remplissait un espace de plusieurs dizaines de li (de plusieurs lieues). Nulle comparaison, si exagérée qu’elle fût, ne saurait donner une idée de leur multitude immense.

Le roi avait ordonné d’avance de construire, sur la place de l’assemblée, deux vastes bâtiments couverts de chaume, pour y placer la statue du Bouddha et y recevoir la multitude des religieux.

Lorsqu’on fut arrivé, ces deux palais se trouvèrent achevés en même temps. Ils étaient à la fois vastes et élevés, et pouvaient contenir chacun mille personnes. Le roi avait fait établir sa tente de voyage à cinq li à l’ouest du lieu de l’assemblée. Ce jour-là, il y fit fondre en or une statue du Bouddha, et, par ses ordres, on équipa un grand éléphant surmonté d’un dais précieux où Ton plaça la statue. Le roi Kiaï-ji (Çilâditya), tenant un chasse-mouche blanc, marchait à droite, sous le costume d’Indra ; le roi Koumâra, portant un parasol d’étoffe précieuse, marchait à gauche, sous le costume de Brahmâ, Tous deux portaient des tiares divines, d’où descendaient des guirlandes de fleurs et des rubans chargés de pierres précieuses. On avait équipé, en outre, deux grands éléphants, qui suivaient le Bouddha,