Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/342

Cette page n’a pas encore été corrigée
242
VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

ces maîtres qui vous entourent, nous l’approuvons avec foi et soumission ; mais je crains que les hérétiques du petit Véhicule, qui appartiennent aux autres royaumes, ne persistent encore dans leur stupide aveuglement. Je veux, dans la ville K’io-niu-tch’ing (la ville de Kanyâ- koubdja), convoquer, en votre honneur, une Grande assemblée. J’y appellerai les Cha-men [Çramanas)^ les Po-lo-men [Brahmanes], les sectaires hérétiques (Pachândas), etc. des cinq Indes, afin que vous puissiez leur montrer la profondeur et la beauté du grand Véhicule, confondre à jamais leurs calomnies, faire briller au grand jour la splendeur de votre vertu, et briser avec éclat leur orgueil effréné. »

Ce jour même , le roi envoya des messagers dans les différents royaumes pour ordonner à tous les religieux, versés dans l’explication des livres, de se réunir à Kanyâkoubdja, et d’assister aux conférences du Maître de la loi du royaume de Tchi-na (Chine).

Au commencement de l’hiver, le Maître de la loi, en compagnie du roi, remonta le fleuve (le Gange), et arriva, dans le dernier mois de l’année, au lieu de l’assemblée. On y vit arriver dix-huit rois de l’Inde centrale, trois mille religieux versés dans le grand et le petit Véhicule, deux mille brâhmanes et hérétiques nus (Ni-kien — Nirgranthas), et environ mille religieux du couvent de Na-lan-t’o (Nâlanda). Tous ces sages, aussi renommés par leur vaste savoir que par la richesse et la facilité de l’élocution, s’étaient rendus avec empressement au lieu de l’assemblée pour entendre les vrais