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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Dans le commencement, avant le départ de Sse-tseu-kouang (Siñharasmi), le roi Kiai-ji (Çilâditya) avait fait construire, à côté du couvent de Na-lan-t’o (Nâlanda). un Vihâra en teou-che (cuivre) haut de dix tchang (cent pieds), dont la magnificence était connue de tous les autres royaumes. Quelque temps après, le roi, revenant de faire la guerre au roi de Kong-yu-fo (Kongyôdha ?), passa par le royaume de Outch’a (Ouda — Odra — Orissa). Les religieux de ce royaume étudiaient tous le petit Véhicule, et n’avaient point foi dans la doctrine du grand Véhicule. Ils disaient qu’elle avait été exposée par les hérétiques Kong-hoa-waï-tao (Çounyapouchpas ?), et non par le Bouddha. Quand ils eurent vu le roi, ils vinrent lui faire des représentations : « Nous avons appris, lui dirent-ils, que Votre Majesté a fait élever, à côté du couvent de Ndlanda, un Vihâra d’une construction noble et imposante. Pourquoi ne l’avoir pas fait construire dans le couvent des hérétiques Kia-po-li (Kâpâlika^s), et avoir choisi de préférence ce couvent de Nâlanda ?

— « Pourquoi m’adressez-vous un tel reproche ? » leur dit le roi.

« C’est, répondirent-ils, que les hérétiques Kong-hoa-waï-tao (Çounyapouchpas ?) du couvent de Na-lan-t’o (Nâlanda), ne diffèrent en rien des Kia-po-li (Kâpâlikas). »

Précédemment, un prince de l’Inde méridionale, qui avait reçu l’onction royale (Moûrddhâbhichikta râdjâ)[1], avait pour maître un vieux Po-lo-men (Brahmane) nommé Pan-to-kio-to (Pradjhdgoupta), qui était versé dans la

  1. D’après ce que nous lisons page 223, l. 8, ce parait être Çîlâditya.