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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

c’est-à-dire le Traité pour la solution des difficultés du Weî-tchi-lun (Vidyâ mâtra siddhi).

À la même époque, un religieux d’une grande vertu, nommé Sse-tseu-kouang (Sinharasmi) ^ expliquait déjà aux quatre multitudes[1] les Traités Tchong-lun (le Prdnyor moula çdstra tikâ) et Pe-lan [Çataçdstra) ; il en exposait l’esprit et combattait les principes du Ya^kior-lan [Yôgaçastra).

Le Maître de la loi avait approfondi ces deux Traités, et de plus il excellait dans l’intelligence du Yu-kia (Yôgaçâstra). Il pensait que les saints hommes qui ont composé ces ouvrages, avaient suivi chacun leurs idées particulières, sans cependant être en opposition les uns avec les autres. « Si l’on ne peut, disait-il, les mettre parfaitement d’accord, on n’a pas pour cela le droit de les considérer comme étant en contradiction. La faute en doit retomber sur ceux qui commentent ces écrits. Ces divergences d’opinions sont sans conséquence pour la Loi. »

Le Maître de la loi, prenant en pitié les vues étroites et bornées de ce religieux, alla souvent pour l’interroger et le convaincre ; mais il ne put lui répondre. De là vint que tous ses disciples se dispersèrent peu à peu et s’attachèrent au Maître de la loi. Celui-ci, à l’aide des principes du Tchong-lun [Prânya moula castra tikâ), du Pe-lun (Çataçâslra) et du Weî-tchi (Vir dyâ mâtra siddhi), combattait les erreurs des docteurs

  1. Aux bhikchous et aux bhikchounis, aux oupâsakas et aux oupinkit ; c’est-à-dire : aux religieux mendiants, aux religieuses mendiantes, et aux fidèles des deux sexes.