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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Wang-hiouen-tse, que l’empereur de la Chine avait envoyé en ambassade dans l’lnde, fut lui-même témoin de cette calamité. L’époque où Ton était alors répondait au commencement de notre première lune.

Dans cette même lune, d’après les usages des royaumes de l’ouest, on sort du Couvent de l’intelligence (Bôdhivihâra) les che-li (çarîras) « reliques » du Bouddha. Les religieux et les laïques des autres royaumes viennent en foule pour les voir et les adorer.

Le Maître de la loi alla aussitôt avec Ching-kiun (Djayaséna) pour voir les che-li (çarîras) osseux, de différentes grosseurs. Les gros étaient comme des perles rondes, brillants et d’un blanc rougeâtre. Il y avait aussi des che-li (çarîras) de chair desséchée ; ils étaient gros comme les fèves appelées Oaan-teou, lisses et d’un rouge vif. Une multitude innombrable de religieux offrirent des parfums et des fleurs, célébrèrent les reliques et les adorèrent. Après quoi, on les rapporta dans la Tour (Stoûpa).

Quand la première veille de la nuit fut passée, Ching-kiun (Djayasêna) disserta avec le Maître de la loi sur les différentes grosseurs des che-li (çarîras). « Votre disciple, lui dit-il, a vu, partout ailleurs, que les che-li (çarîras) n’étaient jamais plus gros que des grains de riz. Comment se fait-il que ceux que nous venons de voir soient beaucoup plus gros ? Vénérable maître, lui demanda-t-il, auriez-vous des doutes à ce sujet ? »

— « En effet, dit le Maître de la loi, je partage aussi votre surprise et vos doutes. »