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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

royaume de Po-Iou-kic-tchen-po (Baroukatch’éva — Baroche)[1].

De là, marchant encore au nord-ouest, il fit deux mille li et arriva au royaume de Mou-la-po (Malva)[2]. Les habitants sont d’un caractère doux et poli, et ib aiment et estiment la culture des lettres. Dans les cinq parties de l’Inde, Ma-Ia-p^o (Malva) au sud-ouest et Mo’kiC’t’o (Magadha) au nord-est, sont les deux seuls royaumes dont les habitants se fassent remarquer par Famour de Fétude, Festime pour la vertu, la facilité de Félocution et Fharmonie du langage. Dans ce royaume, il y a une centaine de couvents où Fon compte environ vingt mille religieux qui étudient la doctrine de Fécole Tching-Iiang-pou (des Sammitiyas), qui se rattache au petit Véhicule. Il y a aussi une multitude d’hérétiques qui se frottent de cendres (des Pâçoupatas) et adorent les Dêvas.

Suivant la tradition, le trône était occupé, il y a soixante ans, par un roi nommé Kiaî-ji[3] (Çilâditya) ; il était doué de grands talents et possédait de vastes connaissances. Il était humain, affectueux, bienfaisant et dévoué pour le bonheur du peuple. Il était plein de respect pour les Trois précieux[4]. Depuis son avénement au tronc jusqu’au moment de sa mort, nulle parole

  1. Inde méridionale.
  2. Inde méridionale.
  3. Il ne faut pas confondre ce roi avec Çilâditya, roi de Kanyâkoubdja, qui était contemporain de notre voyageur. Voy. liv. passim.
  4. Triratna ou Ratnatraya, c’est-à-dire Bouddha, Sam̃gha (l’assemblée des religieux), Dharma (la Loi).