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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

peu moins de deux pieds ; on le serre dans une boite richement ornée. Chaque jour de fête, on le tire de cette boite et on le place sur un piédestal élevé. Un grand nombre de ceux qui le contemplent et l’adorent avec une foi parfaite, le voient entouré d’une lueur extraordinaire.

Dans un couvent situé à côté de la ville, il y a un Vihâra où l’on voit la statue de Ts’ê-chi-pou-sa (Mâitrêya bôdhisattva) sculptée en bois de sandal. Elle est haute d’environ cent pieds et répand souvent une lumière d’heureux augure ; on raconte qu’elle fut exécutée par les soins de vingt millions d’Arhân.

Au nord de la ville, il y a une forêt de To-lo (Talas) qui a trente li de tour. Ses feuilles sont longues et luisantes. Les hommes de tous les royaumes s’en servent pour écrire et y attachent un grand prix.

De là il prit la direction du nord-ouest, traversa une vaste forêt qui était infestée de bêtes féroces et, après avoir fait de deux mille quatre cents à deux mille cinq cents li, il arriva au royaume de Mo-ho-la-to (Mahâréàttra)^^1. Les habitants estiment l’honneur et le devoir et méprisent la mort ; le roi est de la race des Tsa-ti-li (des Kchattriyas) ; il a des goûts belliqueux et met au premier rang la gloire des armes. C’est pourquoi, dans son royaume, l’infanterie et la cavalerie sont équippées avec le plus grand soin, et les lois et ordonnances militaires sont connues de tous et sévèrement observées. Toutes les fois que le roi envoie un général pour livrer bataille, quand il

1 Inde méridionale.