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LIVRE QUATRIÈME.

lorsque nous éprouverons des doutes, pouvoir vous interroger librement. »

Le Maître de la loi leur cita les principaux passages du Ya-kia (Yôgaçâslra) ; mais ils ne purent lui donner les explications de Kiai-hien (Çilabhadra).

Il entendit dire qu’à trois mille li des frontières de ce pays (Drâvidà), il y avait un royaume appelé Mo-lokiu’tcha (Malakoûta)[1] Comme il est situé près de la mer, il est extrêmement riche et abonde en produits aussi précieux que variés.

À l’est de la capitale, il y a un Stoûpa bâti par le roi Wou-yeou (Açôka). Jadis, en cet endroit, le Bouddha expliqua la Loi, fit éclater de grands miracles et convertit une multitude innombrable d’hommes.

Au sud de ce royaume, et près du rivage de la mer, s’élèvent les monts Mo-la-ye (Malaya), dont les sommets escarpés dominent des vallées profondes. Là croissent le sandal blanc (Tdilaparnika), qu’on appelle Tchentan-ni-po (Tchandanêva). Cet arbre ressemble au peuplier blanc ; comme il est d’une nature froide, un grand nombre de serpents s’y attachent (en été) ; mais, à l’arrivée de rhiver, ils se cachent sous terre. Voilà ce qui sert à distinguer cette espèce de sandal.

L’arbre odorant Kie-pou-lo (Karpoûra) y croît aussi. Son tronc ressemble à celui du pin, mais il en diffère

  1. Inde méridionale. Le Si-yu-ki (liv. X, fol. 21 verso) emploie ici la locution qui indique que le voyageur est allé dans un lieu : De là, prenant la direction du sud, il fit trois cents li et arriva au royaume de Malakoûṭa.