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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

là que Ti-po-pou-sa [Dêva bôdhisattva) discuta avec le vénérable Oa-ta-lo [Outtara) qui habitait ce couvent. Après qu’il l’eût interrogé pour la septième fois, le Vénérable, cessant de répondre, déploya secrètement ses facultés divines, se rendit dans le palais des Toa-sse-to [Touchitas), et interrogea le Bôdhisattva Mâitréya, qui lui donna toutes les explications nécessaires et lui dit ensuite : « Ce Ti-po (Dêva bôdhisattva), en considération de ses grands mérites, doit un jour, dans le Kalpa des sages (Bhadrakalpa), arriver à l’Intelligence supérieure (Paramabôdhi) ; gardez-vous de le traiter avec dédain. »

À son retour, il expliqua les difficultés qui lui avaient été soumises auparavant. Mais Ti-po (Déva) lui dit ; « C’est là une explication fournie par Mâitréya bôdhisattva. Malgré la science dont vous vous vantez, vous ne l’auriez certainement pas trouvée. »

L’Arhat fut rempli de confusion et s’avoua vaincu ; il se leva, lui offrit ses remercîments et partit.

De là, il prit la direction du sud, traversa une grande foret, et, après avoir fait de quinze à seize cents li, il arriva au royaume de Ta-lo-pi-tcVa [Drdvida)[1].

La capitale de ce royaume s’appelle Kien-tchi’-poU’k [Kdntchipoura], Cest le pays natal de Ta-mo-po-lopou-sa [Dharmapdla bôdhisattva). Ce Bôdhisattva était jadis le fils d’un grand ministre de ce royaume. Dès son enfance, il montra une intelligence remarquable. Quand il eut atteint l’âge de vingt ans, le roi, charmé de ses talents, voulut lui donner en mariage une princesse de

  1. Inde méridionale.