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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

composa le traité In-ming-lun[1] (Niyâya dvdra târaka çâstra).

De là, vers le sud, il fit mille li et arriva au royaume de To-na-kie-tse-kia[2] (Dhanakatchêka ?).

À l’est de la capitale, on a construit sur une montagne le couvent Fo’po-chi-lo-kia-lan (Pourvaçild sam̃ghârûma) ; à l’ouest de la ville, on a élevé sur le côté opposé de la montagne le couvent ’O-fa-lo-chi-lo-kia-lan (Avaraçilâ sam̃ghârâma). Un ancien roi de ce royaume l’avait construit en l’honneur du Bouddha et y avait déployé toute la magnificence des palais de Ta-hia (de la Bactriane). Les bois touffus dont il était entouré, et une multitude de fontaines jaillissantes, en faisaient un séjour enchanteur. Ce couvent était protégé par les esprits du ciel, et les sages et les saints aimaient à s’y promener et à y habiter. Pendant l’espace des mille ans qui ont suivi le Nirvana du Bouddha, on voyait constamment un millier de laïques et de religieux qui venaient ensemble y passer le temps de la retraite, pendant la saison des pluies. La retraite terminée, tous obtenaient le rang d’Arhân et partaient en franchissant les airs. Mille ans après (le Nirvana), les hommes du siècle et les sages vinrent y demeurer ensemble. Mais, depuis une centaine d’années, les esprits des montagnes ont changé de sentiments et font éclater sans cesse leur violence et leur colère. Les voyageurs, justement effrayés, n’osent plus aller dans ce couvent ;

  1. Lisez : In-men-tching-li-men-lun. Diction. Fan-i-ming-i-tsi, livre II, fol. 22.
  2. Inde méridionale.