Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée
176
VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.


LIVRE QUATRIÈME.


Ce livre commence à Tchen-po (Tchampâ) et finit au moment où le voyageur reçoit une invitation du roi de Kia-mo-leou-po (Kâmaroûpa).

De là il suivit le rivage méridional du fleuve King-kia {Gange), fit trois cents li à l’est, et arriva au royaume de Tchen-po [Tchampâ)^^1. Il y a dix Sam̃gharamas, où l’on compte environ trois cents religieux qui observent la doctrine du petit Véhicule.

La capitale est entourée de murs en briques, hauts de plusieurs dizaines de pieds, et de fossés larges et profonds, qui la protégent contre les attaques des ennemis.

Jadis, au commencement des Kalpas, tous les hommes habitaient dans des cavernes ; dans la suite, il y eut une fille du ciel qui descendit au milieu d’eux. Un jour cprdle se baignait dans le Gange, elle eut des relations avec le génie du fleuve, et mit au monde quatre fils qui se partagèrent le Tchen-pou-tcheou (Djamhoudvipa), tracèrent des limites, bâtirent des villes et régnèrent. Cette ville était la résidence royale d’un des quatre fils.

À plusieurs dizaines de Yeou-sun (Yôdjanas) des frontières méridionales de ce royaume, il y a de grandes montagnes couvertes de forêts sombres et épaisses, qui occupent un espace de deux cents li, et où habitent des

1 Inde centrale.