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LIVRE TROISIÈME.

bras du Bôdhisattva, regardent cela comme un heureux présage, et se persuadent qu’ils verront l’accomplissement de leurs vœux.

Le Maître de la loi voulut y aller et adresser aussi ses vœux. Il acheta toute sorte de fleurs et en tressa des guirlandes ; puis, quand il se vit près de la statue, il adora le Bôdhisattva avec toute sincérité de son âme et célébra ses louanges. Après quoi, se tournant vers son image, il le salua profondément et lui adressa ces trois vœux ; premièrement : « Après avoir étudié dans l’Inde, je désire retourner dans mon pays natal et y vivre dans une quiétude parfaite et loin de tout danger. Comme présage de succès, je demande que ces fleurs se fixent sur vos vénérables mains. »

Secondement : « Par l’effet de la vertu que je cultive et de l’intelligence à laquelle j’aspire, je désire naître un jour dans le ciel des Touchitas et servir Mâitrêya Bôdhisattva ; si ce vœu doit s’accomplir, je souhaite que ces fleurs se fixent sur vos deux vénérables bras. »

Troisièmement : « La sainte doctrine nous apprend que, dans la multitude des hommes de ce monde, il y en a quelques-uns qui ne sont nullement doués de la nature du Bouddha, Moi, Hiouen-thsang, j’ai des doutes sur moi-même et j’ignore si je suis ou non de ce nombre. Si je possède en moi la nature du Bouddha, et si, en pratiquant la vertu, je puis, à mon tour, devenir Bouddha, je désire que ces guirlandes de fleurs se fixent sur votre vénérable cou. »