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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

était né, et le rédigea en deux mille cinq cents çlokas. Cette édition est fort répandue dans les royaumes des frontières ; mais les savants de l’Inde ne la suivent point.

Voilà les Traités qui sont la base des sons et des lettres de l’Inde. Parmi les ouvrages qui en sont dérivés et qui sont destinés à en faciliter l’intelligence, il y a un livre, en mille çlôkas, qui est l’abrégé du Ki-lun (Vyâkaraṇam) ; il y a en outre un mémoire sur les formes des lettres, en trois cents çlôkas.

On distingue deux classes[1] de mots : la première s’appelle Men-tsé-kia (?), elle comprend trois mille çlôkas ; la seconde s’appelle Ouen-na-ti (Ounâdi), elle se compose de deux mille cinq cents çlôkas.

Pour distinguer l’origine et la forme des mots, il existe un Traité des huit limites (terminaisons) en huit cents çlôkas. Dans cet ouvrage, on expose en abrégé les racines et les particules qui servent à la formation des mots.

Ces différens Traités offrent deux classes de mots : la première s’appelle Ti-yen-to (Tryanta) ; elle possède dix-huit modulations (terminaisons) ; la seconde s’appelle

  1. Le morceau qu’on va lire présentait des difficultés sans exemple dans la langue chinoise, et il eut été inintelligible pour moi si j’avais été étranger au sanscrit. Je l’aurais volontiers retranché comme offrant trop peu d’intérêt aux indianistes ; mais M. E. Burnouf, que j’eus besoin de consulter, fut d’avis qu’on serait curieux de voir de quelle manière un Chinois, qui n’a aucune idée de la grammaire, parle des ouvrages qui traitent de cette science et des premiers éléments de la langue indienne. Du reste, à l’exception du mot men-tse-kia, dont je n’ai pu découvrir la correspondance sanscrite, il trouva que ce fragment était suffisamment clair et exact.