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LIVRE TROISIÈME.

Mélanges (Samyoukta santchaya pitaka ?), le Recueil des Formules mystiques (Vidyâdhara pitaka), et formèrent ainsi une collection particulière de Cinq Recueils.

Comme ce concile comprenait à la fois les laïques et les saints (c’est-à-dire les religieux), on l’appelle Ta-chong-pou « l’École de la grande Assemblée » (Mahâsam̃gha nikaya ou des Mahâsam̃ghikas).

Plus loin, au nord-est, à une distance de trois ou quatre li, on arrive à la ville Ho-lo-che-ki-li-hi-tching (Râdjagrĭhapoura). Les murs extérieurs sont détruits depuis longtemps ; mais les murs intérieurs sont encore debout[1] et ont vingt li de tour. Il y a une porte de face qui y donne accès. Dans l’origine, lorsque le roi Pinpi-so-lo (Bimbisâra) résidait dans la ville Chang-maokong-tching (Kouçâgârapoura), la population était fort nombreuse, et les habitations, pressées les unes contre les autres, eurent souvent à souffrir des ravages du feu. Le roi rendit alors un décret qui menaçait ceux qui, faute d’attention et de vigilance, laisseraient prendre le feu dans leur maison, de les transférer dans la Forêt froide (Çîtavana). Dans ce royaume on appelle ainsi un lieu abhorré où l’on jette les cadavres (Çmaçânam — un cimetière). Mais peu de temps après, le feu prit dans le palais. Le roi dit alors : « Je suis le maître des hommes ; si je viole moi-même mes propres décrets, je n’aurai plus le droit de réprimer les écarts de mes sujets. »

  1. La relation originale donne une leçon différente (liv. IX, fol. 15) : Quoique les murs intérieurs soient détruits, leurs fondements ont encore une certaine élévation.