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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

traités In-ming (Hêtouvidyà), Ching-ming (Çabdavidyâ), la médecine (Tchikitsdâvidyâ), les sciences occultes (Kriyâ) et l’arithmétique (Samkhyâna). On y compte mille religieux qui peuvent expliquer vingt ouvrages sur les Soutras et les Castras, cinq cents qui en comprennent trente, et dix seulement, y compris le Maître de la loi, qui en possèdent cinquante. Mais le maître Kiai-kien (Çîlabhadra) les avait tous lus et approfondis. Sa vertu éminente et son âge vénérable lui avaient donné le premier rang parmi les religieux. Dans l’intérieur du couvent, une centaine de chaires étaient occupées chaque jour, et les disciples suivaient avec zèle les leçons de leurs maîtres, sans perdre un seul instant.

Dans le séjour de tous ces hommes vertueux, régnaient naturellement des habitudes graves et sévères ; aussi, depuis sept cents ans que ce couvent existe, nul homme n’a jamais enfreint les règles de la discipline. Le roi l’entoure de respect et de vénération, et il a affecté le revenu de cent villes pour subvenir à l’entretien des religieux. Tous les jours, dans chaque ville, deux cents familles leur apportent régulièrement plusieurs centaines de boisseaux de riz, du beurre et du lait. C’est pourquoi tous les étudiants ne demandaient rien à personne, et se procuraient sans peine les quatre choses nécessaires^^1. Leurs progrès dans l’étude et leurs succès éclatants étaient dus surtout aux libéralités du roi. Après avoir séjourné pendant longtemps dans le

1 Savoir : 1° des vêtements ; 2° le boire et le manger ; 3° des objets de literie ; 4° des médicaments.