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LIVRE TROISIÈME.

daient à ces fournitures, et y ajoutaient ce qui était nécessaire pour les dix compagnons du Maître de la loi. On peut juger par là des marques de respect qu’il recevait en visitant les pays étrangers.

Le mot Na-lan-t’o (Nâlanda) veut dire en chinois « celui qui donne sans se lasser. » Voici ce que les vieillards racontent à ce sujet. Au sud du couvent situé au milieu d’un jardin d’arbres’An-mo-Io ( Amras) « manguiers, » il y avait un étang qui était habité par un dragon nommé Na-lan-fo (Nâlanda). À côté, on construisit un couvent qu’on appela, pour cette raison, le couvent de Na-lan-t’o (Nâlanda vihâra).

On rapporte encore que jadis Joa-laï (le Tathâgata), à l’époque où il menait la vie d’un Pou-sa (Bôdhisattva), devint roi d’un grand royaume, et fixa sa résidence en cet endroit. Touché de compassion pour les orphelins et les indigents, il répandit constamment des bienfaits et des aumônes. Les habitants, pénétrés de reconnaissance, surnommèrent cet endroit : Le pays de celai qai donne sans se lasser (Ndlandadêça ?).

Dans l’origine, ce lieu était un jardin d’Amras, appartenant à un riche maître de maison (Grïhapati). Cinq cents marchands l’achetèrent au prix d’un million de pièces d’or et le donnèrent au Bouddha.

Dans cet endroit, le Bouddha expliqua la Loi pendant trois mois, et parmi ces marchands, il y en eut beaucoup qui obtinrent le fruit (de l’Intelligence — Bôdhi).

Après le Nirvana du Bouddha, un ancien roi de ce