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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Alors vingt hommes d’un âge mûr, versés dans l’intelligence des Soûtras et des Çâstras, et d’un extérieur grave et imposant, furent envoyés pour présenter le Maître de la loi au vénérahle Tching-fa-thsang (Saddharmakôcha ?) qui n’était autre que le maître Kiaï-hien (l’Âtchâryya Çîlabhadra). La multitude des religieux qui l’entourait d’estime et de respect, n’osait proférer son nom et lui donnait le titre pompeux de Tching-forthstuy « le Trésor de la droite loi ».

Il suivit ses guides et entra pour le saluer. Dès qu’il fut en sa présence, il lui rendit tous les devoirs d’un disciple et épuisa tous les témoignages du respect Se conformant aux règles du respect et aux usages consacrés parmi eux, il marcha sur ses genoux en s’appuyant sur ses coudes, fit résonner ses pieds et frappa la terre de son front.

Après l’avoir interrogé et comblé de louanges, Fa-thsang (Dharmakôcha ?) fit apporter des siéges, et pria le Maître de la loi et les religieux de s’asseoir. Cela fait, il demanda au Maître de la loi de quel pays il venait « Je viens de la Chine, répondit-il ; je désire étudier sous votre direction le Yu-kia-lun (le Yôgaçâstra). » En entendant ces mots, Dharmakôcha ne put retenir ses larmes. Il appela un de ses disciples nommé Fo-topa-Co-lo (Bouddhahhadra), qui était son propre neveu. Il était âgé de soixante-dix ans, et était versé dans l’intelligence des King et des Lun (des Soutras et des Çâstras) ; il excellait surtout dans l’art de parler. « Veuillez, lui dit Fa-thsang (Dharmakôcha), raconter à l’assemblée