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LIVRE TROISIÈME.

pieds, qui fut bâti par Açôka. Ce prince éleva en outre, au même endroit, une colonne de pierre, pour rappeler le Nirvâna du Bouddha ; mais on n’y a pas inscrit l’année ni le mois de cet événement.

La tradition rapporte que le Bouddha demeura dans le monde pendant quatre-vingts ans, et qu’il entra dans le Nirvâna le quinzième jour de la seconde moitié du mois Fei’che-kie (Vâiçâkha). Cette époque répond ici (en Chine) au quinzième jour de la deuxième lune. Suivant l’école Choue-i-tsie-yeou-pou (l’école des Sarvâstivâdas), ce fut dans la seconde moitié du mois Kiala-ti-kia (Kârtika) qu’il entra dans le Nirvâna. Cette époque répond ici (en Chine) au huitième jour de la neuvième lune.

Depuis le Nirvâna jusqu’aujourd’hui, les uns comptent douze cents ans, les autres quinze cents ans ; il y en a enfin qui affirment qu’il s’est écoulé plus de neuf cents ans, mais que le nombre de mille ans n’est pas encore complet.

Quand le Bouddha fut assis dans un cercueil d’or[1], il expliqua la Loi en faveur de sa mère ; il sortit son bras et interrogea ’O-nan (Ânanda), puis il laissa voir ses pieds et les montra à Kia-ye (Kâçyapa). On brûla son corps avec des bois odorants, et huit rois se partagèrent ses os (reliques).

Le souvenir de ces diverses circonstances a été consacré par autant de Stoûpas.

  1. Ce récit est fort abrégé ; il faut le lire en entier dans le Si-yu-ki, liv. VI, fol. 19.