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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

ce lieu et dans celui où il fit couper ses cheveux, on a élevé des Stoûpas pour en conserver le souvenir.

Après être sorti de cette forêt, on arrive au royaume de KeGu-chi-na-kie-lo (Kouçinagara), dont les villes sont désertes et en ruines.

Dans l'intérieur de la capitale, à l'angle nord-est, il y a un Stoûpa qui fut bâti par le roi Wou-yeou (Açôka) au-dessus de l'ancienne maison de Chun-t'o (Tchounda). Dans cette maison, il y a un puits qui fut creusé jadis pour servir aux cérémonies religieuses, et dont l'eau est encore pure et transparente.

À trois ou quatre li au nord-ouest de la ville, on passe le fleuve'O-chi-to-fa-ii (Adjitavati) ; et, à une petite distance du fleuve, on arrive à une forêt d'arbres So-lo (Salas)[1]. Le Sâla ressemble à l'arbre Ho, mais son écorce est d'un blanc verdâtre[2] et ses feuilles sont polies et luisantes. On voit quatre de ces arbres[3] d'une hauteur égale ; ce fut là que Jou-laï (le Tathâgata) entra dans le Nie-pan (Nirvâna).

Il y a un grand Vihâra construit en briques, dans l'intérieur duquel se trouve une statue représentant Jou-laï au moment où il vient d'entrer dans le Nirvana ; il est couché, la tête tournée vers le nord.

À côté, il y a un grand Stoûpa haut de deux cents

  1. Shorea robusta. Wilson.
  2. Je traduis ainsi d'après le Si-yu-ki, liv. VI, fol. 16, qui donne la leçon thsing-pe « blanc verdâtre » » au lieu de « l'écorce est verte et les feuilles sont blanches. »
  3. Je corrige encore le texte d'après la relation originale, où on lit sse-chou « quatre arbres « au lieu de sse choang « quatre paires (d'arbres). »