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LIVRE DEUXIÈME.

royaume de Lou-le-na (lisez : Sou-lou-kin-nay Sroughna).

À l’est, ce royaume est voisin du fleuve King-kia (Gañgâ — Gange) ; au nord, il est adossé à de grandes montagnes et il est arrosé, au centre, par la rivière Yen-meou-na (la Yamounâ).

Plus loin, à l’est de cette rivière, il fit huit cents li et arriva à la source du fleuve King-kia (Gangâ — Gange). La source de ce fleuve est large de trois ou quatre li ; il coule au sud-est, et, à l’endroit où il entre dans la mer (à son embouchure), il a dix li de large. Son eau a une saveur douce et agréable et entraîne avec elle un sable d’une finesse extrême. Dans les livres et les mémoires de ce pays, on l’appelle l’eau du bonheur. Ceux qui s’y baignent, dit-on, se purifient de tous leurs crimes ; ceux qui en boivent ou s’en lavent seulement la bouche, voient s’évanouir les malheurs et les calamités qui les menaçaient ; ceux qui s’y noient renaissent parmi les dévas et reçoivent le bonheur. Une multitude de femmes et d’hommes, simples et bornés, se rassemblent constamment sur les bords de cette rivière. Mais il n’y a rien de vrai dans cette opinion popidaire, forgée uniquement par les hérétiques. Dans la suite, Ti-p o-pou-sa (Dêva éddhisattva) leur fit connaître la vérité et cette erreur commença à se dissiper.

Dans ce royaume, il y avait un religieux d’une grande vertu, nonuné Che-ye-kio-to (Djayagoupta), qui avait étudié à fond les Trois Recueils (Tripitaka).