Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée
94
VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

exemples des frères de Chi-thsin (Vasoubandhou). Je ne regrette qu’une chose, c’est que, né dans un royaume lointain, il n’ait pu recueillir de bonne heure les précieuses leçons que nous ont léguées les sages et les saints.

À cette époque, il y avait, parmi rassemblée, des religieux versés dans le grand Véhicule (Mahâyâna) : c’étaient Pi-chou-tho-seng-ho (Viçouddhasiñha), CAiihrofan-tou (Djinabandhou) ; des religieux de l’école des Sa-p’o-to (Sarvâstivâdas) : c’étaient Sou-kia-mi-to-lo (Sougatamitra), Po-sou-mi-to-lo (Vasoumitra) ; des religieux de l’école des Seng-k’i (des Mahâsam̃ghikas) : c’étaient Sou-li-ye-ti-po (Soûryadéva) et Chin-na-ta-lo^to (Djinatrâta).

Depuis des siècles, le savoir avait été en grand honneur dans ce royaume ; aussi admirait-on ces religieux, qui se distinguaient autant par la pureté du caractère et la solidité de la vertu, que par l’éclat du talent et la richesse des explications.

Mais, bien que les religieux de ce pays fussent loin d’atteindre à leur renommée, ils étaient fort supérieurs aux autres hommes.

Quand ils eurent vu que Hiouen-thsang était loué avec enthousiasme par les grands docteurs, ils se mirent à l’interroger, à l’envi, sur les points les plus difficiles.

De son côté, le Maître de la loi, dont l’esprit s’éclairait de jour en jour, leur répondait sans embarras ni hésitation. Depuis ce moment, tous les sages furent remplis de confusion et s’inclinèrent devant son savoir.

Ce royaume était, dans l’origine, un étang de dragons