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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

fleurs. Lorsqu’il fut en présence de Hiouen-thsang, il le combla de louanges et de marques de respect, et, de sa propre main, il répandit en son honneur une immense quantité de fleurs. Puis il le pria de monter sur un grand éléphant et marcha à sa suite.

Quand il fut arrivé à la capitale, il s’arrêta dans un couvent appelé Che-ye-in-to-lo-sse (Djayendra vihâra)^^1.

Le lendemain, (le roi) le pria d’entrer dans son palais pour recevoir ses hommages et s’asseoir à sa table. En même temps, il ordonna à plusieurs dizaines de religieux d’une vertu éminente, de prendre part i ce festin. Le repas terminé, le roi invita le Maître de la loi à ouvrir des conférences sur les points difficiles de la doctrine.

Ayant appris que l’amour de l’étude l’avait fait venir des contrées lointaines, et que, lorsqu’il voulait lire, il se trouvait dépourvu de textes, (le roi) lui donna aussitôt vingt copistes pour écrire des king (soûtras) et des lun (çastras), et, en outre, cinq serviteurs qu’il chargea d’exécuter ses ordres et de lui fournir, aux frais du trésor, tout ce dont il aurait besoin.

Les religieux avaient à leur tête un maître de la loi d’une vertu éminente, qui observait, avec une pureté sévère, les règles de la discipline. Il était doué d’une intelligence profonde, et sa vaste instruction embrassait toutes les parties de la science. Ses talents et ses lumières avaient quelque chose de divin, et son âme bienveillante

1 Ce couvent avait été construit par le beau-père du roi. (Note de l’auteur chinois.)