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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

(Vihâra) où se voit la statue d’A-fo-loa-tchi-to-i-chi-fu-lo-pou-sa (d’Avalokitéçvara bôdhisattva) dont la puissance divine brille avec éclat.

Au nord-est de la ville, on franchit des montagnes, on traverse des vallées et Ton remonte le fleuve Sin-tou (Sindh — Indus). La route est extrêmement dangereuse ; tantôt on monte en se cramponnant à des chaînes de fer, tantôt on passe en franchissant des ponts volants, et après avoir fait ainsi dix li^^1, on arrive à la vallée de Ta-li’lo (Dalila ?) ; c’était là qu’existait jadis la résidence du roi d’Ou-tchang-na (Oudyâna).

À côté d’un Kia-lan (Sam̃ghârâma) qui s’élève au milieu de cette vallée, on voit la statue de Tse^hi-poursa [Mâitréya bôdhisattva) sculptée en bois. Elle est entièrement dorée, et sa hauteur est de cent pieds. Elle fut exécutée par les soins de Mo-t’ien-ti-kia-a-lo-han (de ÏArhat Madhyântika), qui, par la force divine qui le faisait pénétrer en tous lieux, enleva im artiste jusqu’au ciel Tou-se-to-t’ien (des Touchitas), et lui fit voir la figure merveilleuse de Tse-chi (Mâitrêya bôdhisattva). Après trois voyages successifs, ce travail arriva à sa perfection.

Au sud de la ville de Ou-to-kia-han-tch’a (Outakhanda), on passe le fleuve Sin-tou (Sindh), qui est large de trois à quatre li et roule avec rapidité ses eaux pures et transparentes. Des dragons venimeux et des animaux malfaisants habitent au fond de ce fleuve. Tous ceux qui le passent, en portant soit des joyaux extraordinaires de

1 Il y a mille li dans le Si-Yu-ki, liv. III, fol. 8.