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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

avec lui. À peine avaient-ils fait quelques li, que cinq brigands s’avancèrent sur eux, l’épée à la main.

Le Maître de la loi ôta son bonnet et laissa voir son habit de religieux. « Maître, lui dit un des brigands, où voulez-vous aller ? »

— « Je désire, répondit-il, aller adorer l’ombre du Bouddha. »

« Maître, reprit-il, n’avez-vous pas entendu dire qu’en ces lieux, il y a des brigands ? »

— « Les brigands sont des hommes, lui dit Hiouen-thsang. Maintenant que je vais adorer le Bouddha, quand les chemins seraient remplis de bêtes féroces, je marcherais sans crainte ; à plus forte raison ne dois-je pas avoir peur de vous, qui êtes des hommes dont le cœur est doué de pitié ! »

En entendant ces mots, ces brigands furent touchés et ouvrirent leur cœur à la foi.

Hiouen-thsang partit aussitôt pour aller faire ses dévotions à la grotte.

Elle est située à l’est d’un ruisseau qui coule entre deux montagnes. Dans un mur de pierre, où elle est creusée, on voit une sorte de porte qui s’ouvre au couchant. Lorsque Hiouen-thsang eut plongé les yeux dans la grotte, elle lui parut sombre et ténébreuse, et il ne put rien apercevoir.

« Maître, lui dit le vieillard, entrez tout droit ; quand vous aurez touché la paroi orientale, faites cinquante pas en arrière et regardez juste à l’est : c’est là que réside l’ombre. »