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LIVRE DEUXIÈME.

appelé Na-fo-kia-lan (Nava sam̃ghârâma), qui se distingue par sa construction imposante et l’éclat de sa décoration. À l’intérieur, on voit, dans la salle du Bouddha, le pot à l’eau dont il se servait pour ses ablutions, et qui peut contenir deux Téou. On y possède aussi une de ses dents antérieures ; elle est dW blanc jaune ; sa longueur est d’un pouce, et sa largeur de huit à neuf lignes ; elle jette constamment un éclat d’heureux augure. On conserve, en outre, le balai du Bouddha, fait avec l’herbe Kia-che (Kâçâ) ; il a trois pieds de long et sept pouces de circonférence ; son manche est orné de diverses choses précieuses. Chaque jour de fête, on sort ces trois reliques, et les religieux, ainsi que les laïques, viennent les visiter et les adorer. Les personnes qui sont animées d’une foi sincère en voient jaillir des rayons divins.

Au nord du couvent, il y a un Stoûpa haut de deux cents pieds.

Au sud-ouest du couvent, il y a une maison pure (un Vihâra) dont la construction est fort ancienne. Pendant une longue suite de siècles, les religieux qui y ont résidé, en pratiquant les devoirs des Bôdhisattvas, ont tous obtenu les quatre fruits (c’est-à-dire les quatre états éminents des Çrâvakas). Après leur nirvâṇa (leur mort), on a élevé, en mémoire de chacun d’eux, une centaine de Stoupas dont les antiques fondements sont presque contigus. À cinquante li au nord-ouest de la capitale, on arrive à la ville de Ti-weï.