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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

le premier moment de son arrivée, Hiouen-thsang se vit accueillir par le roi avec une sorte de dédain ; mais, lorsque, après la première nuit, il eut commencé à exposer les fruits des actions des hommes et des dêvas, à exalter les mérites du Bouddha et le bonheur qui découle des hommages qu’on lui rend, le roi se sentit transporté de joie et demanda à connaître les règles de la discipline. Dès ce moment, il lui témoigna le plus profond respect. Les deux jeunes religieux qui l’accompagnaient étant allés dans le couvent pour faire leurs dévotions, les barbares les poursuivirent encore avec des tisons ardents. À leur retour, les deux novices s’en plaignirent au roi. À ce récit, le roi ordonna d’arrêter les coupables. Quand on les eût pris, il rassembla le peuple et ordonna qu’on leur coupât les mains. Mais Hiouen-thsang voulut profiter de cette occasion pour l’exhorter à la vertu ; il ne put souffrir que leurs membres fussent mutilés, et les sauva de ce supplice. Le roi les fit battre avec des verges et les expulsa de la ville.

Par suite de cet événement, les hommes de tout rang furent pénétrés de crainte et de respect, et demandèrent en foule à être instruits dans la Loi. Bientôt après, Hiouen-thsang convoqua une assemblée solennelle, ordonna des religieux et les installa dans les deux couvents. Ce fut ainsi qu’il convertit leurs cœurs dépravés et réforma leurs coutumes barbares. En tous lieux, sa prédication produisait les mêmes effets.

Plus loin, à trois cents ii à l’ouest, on arrive à Kou-choang-ni-kia (Kouçannika) ;