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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Hiouen-thsang lui cita alors le premier chapitre du Kiu-che (Kôchaçâstra) et l'interrogea sur le commencement.

Mais Kio-to (Mokchagoupta) commit les erreurs les plus graves, et, comme il se voyait pressé vivement, il changea de couleur et dit : « Eh bien ! interrogez-moi sur le reste du livre. »

Hiouen-thsang lui cita alors un autre passage qu'il ne comprit pas davantage. « Ces expressions, dit-il, ne se trouvent point dans le Kiu-che (Kôchaçâstra). »

Dans ce moment, un des siéges voisins était occupé par l'oncle du roi , nommé Tchi-youeï (la Lune de la connaissance — Djânatchandra ?), qui avait embrassé la vie religieuse et avait expliqué aussi les Soutras et les Çâstras. Il confirma l'assertion de Hiouen-thsang et dit : « Ce passage se trouve en effet dans le Kiu-che (Kôchaçâstra). En disant ces mots , il prit le texte original et y lut ce même passage.

Mokchagoapta fut couvert de honte et se contenta de dire : « Les ans m’en avaient fait perdre le souvenir ! » Hiouen-thsang l’interrogea encore sur d’autres livres sans pouvoir obtenir une seule explication satisfaisante.

À cette époque, comme les sentiers neigeux du mont Ling-chan (Mousour aola) n’étaient pas encore praticables, il ne put se mettre en route et fut obligé de rester soixante jours.

Chaque jour, lorsque Hiouen-thsang était revenu de ses promenades lointaines[1], Mokchagoupta allait le

  1. C’est-à-dire des promenades qu’il faisait chaque jour, au loin, pour s’assurer de l’état des chemins.