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LIVRE PREMIER.

nous vous engageons à partir, et à aller en avant en changeant plusieurs fois de cheval.

Le Maître de la loi laissa le cheval roux qu’il montait, en recommandant qu’on le lui renvoyât. Il partit alors et arriva au milieu de la nuit à la ville du roi. Les gardiens des portes en informèrent le roi qui ordonna d’ouvrir et de le recevoir.

Le Maître de la loi étant entré dans la ville, le roi, suivi de ses serviteurs qui marchaient devant et derrière sur deux rangs, avec des torches allumées, sortit de son palais et alla en personne à sa rencontre.

Le Maître de la loi entra dans une cour de derrière et s’assit au haut d’un pavillon à deux étages, au milieu d’une tente formée d’étoffes précieuses.

Le roi, l’ayant salué, l’interrogea de la manière la plus affectueuse. « Maître, lui dit-il, depuis que votre disciple a entendu parler de votre arrivée, il en a été ravi au point d’oublier le manger et le sommeil. Ayant calculé la route que vous aviez à parcourir, j’ai acquis la certitude que vous arriveriez cette nuit. C’est pourquoi moi, ma femme et mes enfants, renonçant tous au sommeil, nous nous sommes occupés à lire les livres sacrés en vous attendant avec respect. »

Quelques instants après, la reine, accompagnée de plusieurs dizaines de suivantes, vint aussi lui rendre visite et le saluer.

Dans ce moment, le jour commençait à poindre ; fatigué d’avoir parlé pendant longtemps, Hiouen-thsang eut le désir de prendre du repos. Le roi retourna alors dans