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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Le roi d’I-’gou le pria de venir dans sa demeure et lui offrit en abondance tout ce qui lui était nécessaire.

À cette époque, Khio-wen-t’aï, roi de Kao-tch’ang, avait envoyé d’avance des messagers à I-’gou. Ce jour-là, ils se disposaient à s’en retourner, lorsqu’ils rencontrèrent justement le Maître de la loi. À leur retour, ils en donnèrent avis à leur roi.

En apprenant cette nouvelle, Khio-wen-t’aï dépêcha des messagers au roi d’I-’gou pour lui ordonner d’envoyer immédiatement le Maître de la loi. Il choisit alors plusieurs dizaines d’excellents chevaux et les fit monter par ses grands officiers qu’il chargea d’aller au-devant de lui.

Au bout de dix jours, les messagers du roi arrivèrent et lui firent connaître les sentiments de leur souverain ; puis, se prosternant à ses pieds, ils le prièrent avec instances de répondre à son invitation.

Le Maître de la loi avait d’abord l’intention d’aller visiter le Stoûpa du Khan[1] (des Turcs) ; mais, malgré ses refus énergiques, il ne put échapper à l’invitation du roi de Kao-tch’ang.

Là-dessus il se mit en route, traversa le désert du midi, et, après six jours de marche, il arriva à la ville de Pe-li située sur la frontière du pays de Kao-tch’ang.

En ce moment, comme le soleil était déjà couché, il voulut s’arrêter dans la ville ; mais les magistrats et les messagers lui dirent : « La ville du roi est tout près d’ici ;

  1. Il s’agit ici du Khan des Turcs, nommé Che-hou, dont il sera parlé plus bas.