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LIVRE PREMIER.

léger repas, Wang-Siang chargea quelqu’un de remplir son outre d’eau et de lui apporter des gâteaux de farine de blé ; puis il le conduisit lui-même jusqu’à une distance de dix li (une lieue). « Maître, lui dit-il, suivez ce chemin et marchez tout droit vers la quatrième tour. Le gardien est rempli de bons sentiments et, de plus, il est mon proche parent. Son nom de famille est Wang et son nom d’enfance Pé-long. Quand vous serez arrivé en sa présence, vous pourrez lui dire que c’est votre disciple qui vous a envoyé vers lui. » À ces mots, il le salua en pleurant et s’éloigna.

Hiouen-thsang partit aussitôt et arriva pendant la nuit à la quatrième tour à signaux. Craignant d’être retenu et d’éprouver quelque embarras, il voulut aller furtivement prendre de l’eau et passer. Mais avant qu’il ne se fût baissé au bord de l’eau, on lui lança une flèche qui vint tomber près de lui.

Après avoir répondu comme la première fois, il se dirigea promptement vers la tour. Les gardiens descendirent et l’amenèrent auprès du commandant qui l’interrogea.

« Je veux, répondit-il, aller dans le Thien-tchou (Inde), et mon chemin me conduit par ici. De plus, Wang-Siang, commandant de la première tour, m’a expressément recommandé de vous rendre visite. »

En entendant ces mots, l’officier lut transporté de joie ; il le retint à coucher et lui donna une grande outre d’eau et du froment pour son cheval. Puis il lui dit, en le reconduisant : « Maître, il ne faut pas vous diriger vers la cinquième tour ; les gens qui la gardent sont grossiers