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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Le Maître de la loi n’en accepta que la moitié pour lui-même. Tout ce qui lui resta, après avoir pourvu à l'entretien des lampes, il le donna aux couvents.

À cette époque, l’administration du royaume était encore nouvelle, et les frontières de l'empire ne s’étendaient pas fort loin. Le peuple était soumis à de sévères défenses, et il n’était permis à personne de sortir pour aller dans les pays étrangers. Le gouverneur de Liang-tcheou était alors Li-ta-liang. Docile aux ordres redoutables du souverain, il maintenait avec rigueur les prohibitions et les défenses. Tout à coup quelqu’un vint lui dire : « Il y a ici xm religieux, arrivé de Tch’ang-’an, qui désire se rendre dans les royaiunes de l’ouest ; j’ignore quelles sont ses intentions. »

Liang fut saisi de crainte ; il fit appeler le Maître de la loi et lui demanda le but de son voyage.

— « Je veux, répondit-il, aller dans l’ouest pour chercher la Loi. »

À ces mots, Liang le pressa de s’en retourner dans la capitale.

Il y avait alors à Liang-tcheou un maître de la Loi, nommé Iloeî-weî, qui était le religieux le plus renommé des pays à l’ouest du fleuve (Jaune) ; il était doué de l’esprit le plus pénétrant et de facultés presque divines. D estimait au plus haut point 1 éloquence et la logique du Maître de la loi. Ayant appris qu’il se disposait à aller chercher la Loi, il en fut pénétré d’une joie profonde. Il lui envoya en secret deux de ses disciples, appelés Hoel-lin et Tao-tching, pour le conduire secrètement vers l’ouest.