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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

des mers ; partout une multitude de disciples se pressait en foule sur leurs pas^ Mais, quoiqu’ils possédassent la connaissance de tous les livres, ils aimaient particidièrement à expliquer le traité Che-ta-ching-lan [Mahâyâna samparigraha çâstra).

Le Maître de la loi avait déjà brillé dans les pays de Ou et de Chou. Dès qu’il fut arrivé à Tch’ang-’an, il interrogea ces deux maîtres, et en im clin d’œil il épuisa tout ce que leur doctrine renfermait de plus profond. Ces deux religieux conçurent pour lui une vive admiration et le comblèrent de louanges : « Maître, lui direntils, on peut affirmer que, dans l’école de Chi (Çâfya), vous êtes pareil à un coursier qui fait mille li en un jour ! C’est vous qui êtes appelé à faire briller de nouveau le Soleil de V intelligence ! Mais, hélas I nous autres, minés par les ans, nous craignons de ne point voir im si beau jour.

Dès ce moment, ce fut sur lui que se portèrent les regards de tous les disciples, et bientôt la capitale fut remplie du bruit de sa renommée.

Hiouen-thsang, ayant visité tous les maîtres, se nourrit de leurs discours et en examina avec soin le sens et la portée. 11 reconnut que chacun d’eux, pris à part, avait un mérite éminent ; mais, lorsqu’il voulut vérifier leurs doctrines d’après les livres sacrés, il y reconnut de graves dissidences, de sorte qu’il ne savait plus quel système suivre. Alors il fit serment de voyager dans les contrées de l’ouest, pour interroger les sages sur les points qui jetaient le trouble dans son esprit. En même temps, il prit

1 Littéralement : les suivait comme des nuages.