Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée
8
VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

À cette époque, Tempire était affligé par la famine et la guerre civile. Le pays de Chou était le seul où ré- gnassent Tabondance et la paix. Aussi les religieux y affluaient de toutes parts, et des centaines d^auditeurs se pressaient constamment dans la salle des conférences. Le Maître de la loi éclipsait tous les docteurs par la force de sa dialectique, la fmesse de son esprit et re- tendue de ses talents ; de sorte que , dans les pays de Ou, de Chou, de Khing et de Thsou, il n^y avait per^ sonne qui ne le connût ou n eût entendu parler de lui. Tout le monde aspirait à le voir, avec le même em- pressement que les anciens montraient pour visiter Li- ing et Kouo-faî.

Le Maître de la loi se fixa donc avec son frère aîné dans le couvent Kong-hoeï-sse , de la ville de Tch’ing~tou. Ce dernier était remarquable par une physionomie spi- rituelle et une taille noble et élevée qui le faisaient res- sembler à son père. 11 aimait la doctrine ésotérique et exotérique. 11 expliquait avec facilité le livre sacré du Nie-pan [Nirvana), le traité Chc-ia-ching-lun [Mahâyâna samparigraha castra) et XA-pi-t’an [Abhidharma çâstra) il était versé aussi en littérature et en histoire ; mais il excellait surtout dans Tintelligence de Lao-tseu et de Tchoang-iseu. Les habitants du pays de Chou étaient pleins d’affection pour lui , et le gouverneur général Tsan-kong lui donnait des marques particulières d’estime et de respect. Lorsqu’il s’agissait d’écrire siu* un sujet profond, de parler en public d’ime manière vive et élé- gante, d’accueillir avec grâce les hommes du monde ou