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LIVRE PREMIER.

quoi les généraux de la Loi (les religieux éminents) y ac- coururent en foule ; les plus célèbres d’entre eux étaient King-to et Saï-tsien. Dans les dernières années (du règne de Yang-ti) , l’empire fut en proie au désordre et les sub- sistances vinrent à manquer. Une midtitude d’honmies, parmi lesquels on comptait surtout des religieux, émi- grèrent dans le pays de Mien et de Chou.

Le Maître de la loi dit alors à son frère : « La situa- tion est aujourd’hui sans remède ; mais nous ne pou- vons passer notre temps au sein de l’oisiveté. Je désire aller aussi dans le pays de Chou et me livrer à l’étude. »

Son frère aîné ayant adopté cet avis , ils traversèrent ensemble la vallée de Tseu-ou-kou et entrèrent dans l’ar- rondissement de Han-tch*ouen. Là ils rencontrèrent les deux maîtres Kong et King, qui étaient les religieux les plus renommés de leur couvent. A leur vue , ils versè- rent des larmes de douleur et de joie. Ils restèrent plus d’un mois auprès d’eux, et, chaque jour, ils aimaient à recevoir leurs leçons. Après quoi , ils se dirigèrent avec eux vers la ville de TcKing-tou. Comme un grand nombre de religieux s’y trouvaient réimis , on établit des confé- rences sur la Loi. Alors ils entendirent ime seconde fois Saî-tsien expliquer le Che-lun [Mahâyâna samparigraha çdstra) et le Pi- fan [Abhidharma çâstra)^ ainsi que le maître Tchin exposer l’ouvrage de Kia-yen [Kâtyâyana). Ils étudiaient avec ime ardeur infatigable, sans perdre un pouce de temps (un seid instant). Au bout de deux ou trois ans, ils s’étaient rendus nriàîtres des systèmes des diverses écoles.