nature. À l’heure indiquée, le Seigneur
régent parut ; il fut introduit dans la
chambre la plus apparente du musico où
je l’attendais, il me salua d’un air plus
poli que mon état ne devait me le faire
espérer. J’ai reconnu à votre air, me
dit-il, que vous étiez Française, et l’intérêt
que votre figure m’a inspiré n’en a fait
qu’augmenter, car j’aime beaucoup votre
nation. Je remerciai le Hollandais. Insensiblement
la conversation s’anima ; le
régent parut content de la manière dont
je m’exprimais, il le parut encore plus
de celle dont je répondis à ses caresses.
Bref il fut si satisfait qu’il me dit, qu’il
était résolu de m’entretenir.
On peut juger du plaisir que me causa cette proposition, par l’ennui et le dégoût que j’éprouvais au musico. Je témoignai ma reconnaissance au régent, et l’assurai que je ne négligerais aucun moyen de mériter sa tendresse. Après un entretien dans lequel je m’efforçai d’augmenter l’impression que j’avais faite sur lui, il me quitta, en me disant