disciple de S. Cosme consommé dans
cette partie, je fus parfaitement guérie
au bout de six semaines, pendant lequel
temps la raison et la nécessité me forcèrent
de me sevrer de plaisirs qui
avaient tant de charmes pour moi. Cette
abstinence me coûta d’autant moins que,
dans la maison où j’étais, l’occasion de
jouir était même souvent plus fréquente
que je ne l’aurais voulu. J’étais pour
ainsi dire accablée de jouissances. Cette
continuité de plaisirs devait nécessairement
en émousser insensiblement
l’attrait. D’ailleurs la volupté doit se désirer,
venir d’elle-même, elle ne veut
pas être commandée. L’homme a besoin
d’être libre même dans le choix de ce
qui contribue à son bonheur ; la plus
douce jouissance devient insipide, et
presque nulle du moment où elle est une
nécessité ; et c’est le cas où je me trouvais
dans le musico, obligée comme je
l’ai dit, de prodiguer des caresses à tout
venant. Aussi ne tardai-je pas à m’y déplaire.
Un autre motif de dégoût, c’est
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