qu’un besoin me force de descendre, et
son devoir de me suivre ; nous entrons
dans une allée qui avait une issue dans
une autre rue ; nous sortons de la ville :
moitié par eau, moitié par terre, nous
arrivons en deux jours à Rouen ; le patron
d’un bâtiment hollandais accepte mon
nouvel amant comme une utile recrue
pour les troupes des Patriotes, nous
cache sur son bord, et met à la voile le
lendemain.
Mais j’essayerais en vain, lecteur, de passer rapidement sur cette traversée ; ma conscience me reprocherait une pareille réticence. Abrégeons le récit, mais ne célons rien.
On se doute bien que l’amour de mon protecteur n’était point un amour platonique. Il m’en donna en route des preuves fréquentes ; c’est ce principe, un de plus ou de moins ne fait pas une affaire, qui entraîne les filles dans une foule d’écarts après un premier faux pas. Ce principe m’égarait comme tant d’autres ; j’ai déjà dit que toutes mes actions