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et ce n’est pas une des moins funestes à l’espèce humaine.

C’est surtout dans ces endroits où l’appât du gain attire tous ceux qui sont dominés par cette passion, qu’on peut se convaincre jusqu’à quel point l’homme peut en être maîtrisé, ainsi que des tristes effets qui en résultent : souvent je prenais plaisir à considérer cette foule de joueurs rassemblés amour d’une table de pharaon ou de trente et quarante. et dont les différentes attitudes formaient un tableau intéressant pour le philosophe observateur. Je considérais attentivement toutes ces figures sur lesquelles se peignaient alternativement la joie, l’espérance, la tristesse, le désespoir, suivant la variété des chances qui les favorisaient ou qui leur nuisaient, et c’était une carte qui causait des révolutions aussi extraordinaires dans le cœur de différentes sortes d’individus dont la plupart eussent sans doute affronté de sang-froid les plus grands dangers.