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aliments qu’elle me servit ; je mangeai avec un appétit qui fit juger à la femme que j’étais à l’épreuve contre les enlèvements, et que l’expérience m’avait assez appris à soutenir les assauts des hommes. Lorsque j’eus bien corroboré mon honneur, la vieille desservit et me quitta en me disant que le Chevalier ne tarderait pas à se rendre près de moi. Dès que je fus seule, je réfléchis à la manière dont je devais accueillir mon ravisseur ; j’étais incertaine si je devais employer les prières ou les menaces, lorsqu’il entra ; en m’abordant il parut embarrassé et décontenancé ; la manière dont je le regardai augmenta encore son trouble : Puis-je espérer, belle Julie, me dit-il, que vous me pardonnerez une démarche à laquelle la violence d’un amour déchu de tout espoir a seul pu me porter, et que touchée des maux que cet amour me fait souffrir, vous serez disposée à m’accorder quelque réciprocité. — Avez-vous pu croire y réussir par de pareils moyens, lui

  
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