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tilité de ses tentatives, il cherchait à se distraire ailleurs, et je fus fort satisfaite de me voir délivrée de ses importunités.

J’allais souvent me promener avec ma femme de chambre dans les environs de la ville. Un matin que nous étions descendues de voiture pour prendre le frais dans une espèce de taillis qui bordait la grande route, à peine avions-nous fait cinquante pas à travers les arbres, que quatre hommes masqués parurent tout-à-coup : trois d’entre eux se jetèrent sur moi, et tandis que le quatrième retenait ma femme de chambre et l’empêchait de crier, ils me mirent un mouchoir à la bouche et m’emportèrent jusqu’à un chemin assez large pratiqué dans le bois à peu de distance de l’endroit où ils m’avaient surprise. Là mes ravisseurs montèrent sur des chevaux qu’un cinquième tenait en laisse, et l’un d’eux me prenant sur le sien, ils s’éloignèrent à toute bride. On peut juger de la frayeur où j’étais ; l’étonnement