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je fus bien agréablement surpris en reconnaissant le meilleur de mes amis, celui qui avait été mon compagnon d’étude et qui était encore le confident de mes amours ; il ne fut pas de son côté peu charmé de cette rencontre ; il me dit qu’il avait reconnu un de mes assassins pour un soldat du régiment du Comte. Ceci ne me laissa pas douter que ce dernier ne fût l’auteur de ce projet d’assassinat, et qu’il n’eût gagné ces deux hommes pour se défaire de moi. Je communiquai mes idées à ce sujet à mon ami, il les trouva fondées ; nous prîmes conseil ensemble sur ce qu’il fallait faire ; nous jugeâmes qu’après un pareil trait de scélératesse de la part du Comte, il n’était rien que je n’eusse à redouter de lui, surtout tant qu’il conserverait l’espoir d’amener Emilie à ses vues.

Je me rendis le lendemain près de ma maîtresse avec mon ami ; Emilie faillit perdre connaissance en apprenant le danger que j’avais couru la veille. Pour