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paraissez bien fatigué, ajouta-t-il ; si vous voulez vous reposer un instant dans mon ermitage, je vous offrirai tous les rafraîchissements qu’un pauvre ermite peut avoir.

La figure de l’ermite m’avait frappée ; elle était noble, imposante et en même temps pleine de douceur ; le son de sa voix avait quelque chose de si touchant, qu’on ne pouvait l’entendre sans éprouver une certaine émotion ; j’acceptai d’autant plus volontiers son offre, que je me sentais une soif ardente. Après avoir marché une demi-heure, nous arrivâmes à l’ermitage qui n’était éloigné que de quelques cents pas de la route ; il me parut mieux bâti et plus vaste que ne le sont ordinairement ces sortes de retraites ; la situation, quoique fort agreste et isolée, en était très agréable ; une source d’eau vive qui s’échappait d’un coin de la montagne contre laquelle il était adossé, en tempérant par un doux murmure le silence de ce lieu, fournissait à l’ermite une